Noriko Tawara 13 mai - 28 juin

Avant le diplôme déjà, j’ai commencé à me désintéresser des modèles, et de la figuration tout court. La continuation de mes recherches picturales est devenue quasiment impossible en raison d’un emploi comme enseignante, que j’aimais bien, mais qui monopolisait mes forces. C’est alors que la France lointaine m’a tendu une main, par l’attribution d’une bourse gouvernementale. Cela m’a permis d’embarquer sur un paquebot des Messageries Maritimes, et de découvrir l’Europe, ses paysages et lumières, ses villes et musées.
Ma palette s’est éclaircie. J’ai renoncé définitivement à la figuration, ne travaillant que des formes et des couleurs, et le vide - une spécificité éminemment japonaise. J’ai compris que cela me suffisait amplement. Une limitation formelle volontaire qui m’offre pourtant une inépuisable liberté de création et de renouvellement. J’utilise de l’huile sur toile, sur papier, de l’acrylique, encre, pastel, mine de plomb, crayon de couleur - toujours des originaux, peu de gravures ou séries. Autre matériau plus rare aux qualités insoupçonnées: le papier végétal japonais, dont il existe une grande variété. J’exploite ce précieux washi avec prédilection dans mes compositions.